1,4 % : c’est, en 2023, la plus faible progression du commerce mondial depuis la crise financière de 2009. Ce chiffre, brut, dit tout de la fébrilité qui traverse l’économie mondiale, entre accélérations technologiques et menaces de fragmentation.
Les déséquilibres se creusent entre la croissance démographique et la capacité de production, malgré des investissements records dans la technologie. Certains États voient leurs échanges commerciaux ralentir à un rythme inédit, alors que d’autres s’endettent massivement sans que la tempête n’éclate aussitôt. Les tensions entre adaptation écologique, maintien de l’emploi et stabilité des prix dessinent des trajectoires économiques qui s’opposent, même au cœur d’une planète toujours plus interconnectée.
Panorama des grands problèmes économiques mondiaux en 2025
La pandémie de Covid-19 a provoqué une rupture nette dans les équilibres mondiaux, forçant certaines transitions tout en exposant de nouvelles failles. La guerre en Ukraine bouleverse l’économie et rebat les cartes de l’énergie, modifiant en profondeur les choix stratégiques des grandes puissances, qu’il s’agisse de l’Union européenne, de la Russie, du Maghreb ou de l’Inde. Les tensions géopolitiques, attisées par le duel entre la Chine et les États-Unis, pèsent lourdement sur les réseaux du commerce mondial. Le partage du travail à l’échelle planétaire se recompose sous la pression de la dérégulation et des réflexes protectionnistes.
Voici les défis qui s’imposent partout :
- Inflation persistante qui ronge salaires et marges
- Chaînes d’approvisionnement sous pression
- Dépendance critique aux semi-conducteurs taïwanais
- Fluctuations brutales sur les marchés énergétiques
Les économies émergentes, du Brésil à l’Afrique, affrontent la flambée des coûts et des devises instables. Les pays développés, tels que la France ou l’Allemagne, cherchent désespérément à relancer un taux de croissance solide, pris en étau entre inflation tenace, ralentissement industriel et incertitude sur la demande.
La crise climatique impose une refonte des priorités : il faut transformer la production, réduire la dépendance au carbone, repenser la distribution des ressources. Les tensions dans la région indo-pacifique, en particulier autour de Taïwan, mettent en lumière la fragilité persistante des flux commerciaux mondiaux. Les décisions actuelles, entre transition énergétique, souveraineté technologique et coopération internationale, traceront la voie de la résistance économique pour la prochaine décennie.
Quels défis majeurs pour la croissance et la stabilité économique ?
Les défis économiques s’additionnent et se complexifient, rendant chaque décision plus risquée. Après le double choc de la pandémie et de la guerre, la croissance potentielle des pays riches bute sur un horizon incertain. L’inflation, qu’on croyait contenue, érode le pouvoir d’achat et force les banques centrales à durcir le ton. Le marché du travail, quant à lui, oscille entre manque de main-d’œuvre qualifiée et précarisation grandissante.
L’industrie européenne, dépendante des semi-conducteurs venus de Taïwan, souffre de goulets d’étranglement qui freinent la relance. Les tensions commerciales et la fragmentation du commerce mondial réduisent l’élan du PIB réel et limitent les échanges. La transition vers une économie bas-carbone, désormais inévitable, oblige États et entreprises à revoir leurs modèles en profondeur, au prix d’un ralentissement temporaire de la croissance.
Pour éviter l’enlisement, les gouvernements alternent entre mesures de soutien à la demande, investissements publics ciblés, chantiers de modernisation du secteur public et incitations à innover. Les entreprises, elles, cherchent des gains de productivité, alors que le secteur public tente de maintenir la cohésion. Les orientations prises aujourd’hui engagent la souveraineté et la capacité de chaque pays à s’adapter demain.
Facteurs de croissance : où trouver de nouvelles dynamiques ?
L’innovation, plus que jamais, reste la clé. Les économies avancées parient sur la numérisation, l’usage massif des données et la montée en gamme des services à forte valeur ajoutée. Mais la formation brute de capital ne suffit plus : l’éducation, la recherche et l’acquisition de compétences deviennent des enjeux de compétitivité dans un contexte de mutations rapides.
La transition écologique ouvre de nouveaux marchés. Investir dans l’efficacité énergétique, décarboner l’industrie, développer la mobilité propre : autant de leviers pour créer des emplois et dynamiser l’activité. La relocalisation d’industries stratégiques, spécialement dans les semi-conducteurs, répond à l’exigence de souveraineté et de robustesse. La France, en synergie avec l’Europe, noue des alliances avec le Maroc et l’Afrique pour sécuriser l’approvisionnement et diversifier ses partenaires.
L’éducation et la culture jouent un rôle central dans l’adaptabilité sociale. Miser sur l’école, la formation continue, la transmission des savoirs : voilà comment affronter la montée des inégalités et préparer la société à la prochaine économie. Les coopérations internationales, en particulier au sein de la zone euro ou avec les pays émergents, dessinent une nouvelle division du travail, centrée sur la complémentarité et la création d’opportunités.
Trois axes s’imposent pour nourrir la croissance :
- Faire du numérique un levier de productivité et d’usages innovants
- Saisir la transition écologique pour générer des emplois et conquérir de nouveaux marchés
- Multiplier les partenariats internationaux pour sécuriser les ressources et mutualiser les compétences
L’action publique face aux enjeux économiques : quelles priorités pour demain ?
La question de la souveraineté économique s’impose sur le devant de la scène. Les États, France et Union européenne en tête, ajustent leur stratégie industrielle pour limiter leur dépendance aux ressources critiques, aux semi-conducteurs et aux chaînes logistiques globalisées. Relancer des filières locales, encourager l’innovation, garantir l’accès aux matières premières : autant de défis que les gouvernements affrontent désormais sans détour.
La régulation du numérique s’intensifie, portée par l’application du RGPD et une volonté affirmée de contrôler la circulation des données. Mieux encadrer les infrastructures numériques, protéger la vie privée, imposer une fiscalité adaptée aux géants du web : ces chantiers s’inscrivent désormais dans les priorités politiques, pour éviter que la souveraineté ne soit compromise par des puissances étrangères et pour bâtir une autonomie solide dans l’économie de la donnée.
Face à la crise climatique, les pouvoirs publics adoptent des mesures ambitieuses. La France, moteur lors de la COP 21, pousse à la coordination internationale afin de contenir le réchauffement. Déploiement massif d’énergies renouvelables, encadrement des émissions, fiscalité verte : la transformation avance. Et la question de la justice sociale s’invite aussi durablement. Renforcer la protection des plus fragiles, valoriser l’indice de développement humain, intégrer l’éducation et la culture dans les priorités nationales deviennent des axes structurants.
Voici les grandes directions vers lesquelles s’orientent les politiques publiques :
- Budgets expansionnistes pour soutenir la croissance et anticiper les mutations économiques
- Coopération internationale renforcée pour peser sur les règles du commerce mondial
- Régulation accrue dans les secteurs stratégiques et le numérique
Rien n’est figé. L’économie mondiale avance sur un fil, entre incertitudes et opportunités. Les décisions prises aujourd’hui dessinent les contours du paysage de demain, où chaque arbitrage, énergétique, social, technologique, comptera. L’histoire retiendra ceux qui auront su transformer le désordre en nouvel élan.


